lundi 9 avril 2012

LE BOUILLEUR


Le" privilège " a été institué par Napoléon en 1806 permettant à chaque récoltant de faire distiller 10 litres d'alcool pur ( 100° )par an, soit 20 l d'eau de vie à 50° ou 14 l à 70°, qui équivalent aux 1000° c autorisés. Depuis Décembre 1960 les privilèges ne sont plus accordés, sauf aux anciens combattant d'Algérie. Les jeunes exploitants n'ont plus le droit de faire distiller pour leur compte. En conséquence les bouilleurs ambulants se raréfient. Le Bouilleur de cru est celui qui fournit le cidre, c'est-à-dire le fermier. Le métier a repris après la guerre en 1946.A cette époque l'alambic est tiré par des chevaux allant de ferme en ferme. On bouillait à domicile soit sous un hangar et la perte était de 3% du volume, soit en extérieur où la perte était de 10%. On commençait à 6 h du matin par chauffer la machine avec du bois fournit par le fermier. La journée se terminait à 18 H heure de l'enlèvement de l'alcool par les différents bouilleurs.

Le travail consistait à chauffer la machine à l'aide d'une chaudière à bois, approvisionner la cuve en cidre et surveiller le circuit qui pouvait avoir un "bouchage de lie" . La machine, la Bouillotte aux cuivres rutilants pesait 5 tonnes et coûtait à cette époque 2 millions d'anciens francs. Le cuivre est le matériau par excellence car il n'est pas attaqué par le cidre ni l'alcool. Il faut que la colonne de chauffe atteigne 100° c, une heure est nécessaire. Ensuite il faut 1H ¼ pour bouillir une barrique de cidre.Un cidre pur jus de 4 à 5°c donne environ 17 l d'alcool à la barrique ( la contenance de la barrique varie environ 220 l ). Si l'eau bout à 100° , l'eau de vie bout à 60 °c. Pas étonnant que l'alcool fasse de l'effet dans un corps à 37° c ! Le cidre est déversé dans une cuve au pied de la bouillotte, puis pompé par une pompe à bras vers un bac au-dessus de la machine. Le liquide descend au ralenti dans la colonne de rectification. Il est conduit par des tubes vers les 42 plateaux ou assiettes de la colonne ou le cidre est chauffé à 100° c( la colonne est isolée pour conserver la température ). Les vapeurs d'alcool vont dans le réfrigérant ( colonne de 40 cm de diamètre où se trouve un groupe de 40 petits tubes de 3 cm de diamètre ) Ces tubes reçoivent les flegmes, les vapeurs d'eau et d'alcool. L'eau tombe par condensation alors que l'alcool plus volatile s'évapore. Il se condense à son tour et coule dans le décalitre où se trouve le pèse-goutte indiquant le degré de l'eau de vie. La bouillotte est équipée d'un robinet gradué permettant de régler la densité de l'alcool souhaité. Pour obtenir un alcool d'appellation contrôlé type " eau de vie de Bretagne " il faut 71.9 ° c maximum. Si on désire rectifier l'alcool c'est-à-dire faire baisser son degré il faut mettre de l'eau de pluie de préférence dans l'alcool et non le contraire sinon l'alcool se trouble.

Les utilisations de l'alcool sont encore nombreuses ( liqueurs, prunelles etc.. ), il est de coutume que la bouteille d'eau de vie se trouve sur la table à coté du café pour boire le "Mic " ( café arrosé de goutte ) Les Bouilleurs ambulants seront-ils obligés de noyer leurs soucis dans l'alcool ? La la législation actuelle met leur métier en péril. Le but officiel est de réduire la consommation d'alcool chez les jeunes pourtant les goûts de ce-ci vont davantage vers des boissons comme la bière, aussi dangereux quand consommé en grande quantité....












Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire