mercredi 11 avril 2012

PAUMIER / ETEUF



Le paumier est un artisan médiéval qui fabrique des balles de jeu de paume, l’éteuf.
On recense déjà 13 paumiers à Paris en 1292. Les paumiers de Paris avaient mis au point des balles au rebond exceptionnel qui firent la renommée des paumiers parisiens. On trouve des paumiers un peu partout en France mais aussi hors des frontières du royaume.
L’âge d’or du jeu de paume, et des paumiers, couvre quatre siècles, de 1250 à 1650. Les paumiers s’organisent en corporation à partir de 1610 afin d’atténuer les abus du raz-de-marée de la paume en France. Certains paumiers peu scrupuleux n’hésitaient pas, en effet, à bourrer leurs éteufs de pierres provoquant des accidents, parfois mortels. Le frère de Montaigne décède ainsi.


ETEUF

Mot sorti de l'usage et dérivé du francique stôt, « balle », il se prononçait /e.tœ/, on disait "courir après son éteuf" pour dire « se donner beaucoup de peine », ou "se renvoyer l'éteuf", « se rendre la pareille ».
Nom commun
éteuf masculin
Petite balle dont on se servait pour jouer à la longue paume.



Le jeu de paume est pratiqué depuis près d'un millénaire. Initialement joué à main nue ou gantée de cuir, il est ensuite devenu un sport de raquettes. Il est l'ancêtre direct de la pelote basque, de la pelote valencienne, de la balle pelote, du jeu de balle au tambourin, du tennis et plus généralement de tous les sports de raquette.
Le jeu de paume est également associé au Serment du Jeu de paume, un des événements majeurs du début de la Révolution française, et à la Galerie nationale du Jeu de Paume, musée parisien.

La paume consiste à se renvoyer une balle, appelé un éteuf, au-dessus d'un filet à la manière du tennis et se pratique en individuel (1 contre 1) ou en double (2 contre 2), mais aussi à 3 contre 3 ou 4 contre 4 pour les variantes dites de longue paume. La façon de compter les points (15, 30, 40 et jeu) est toujours utilisée au tennis. L’origine de la forme de comptage n’est pas clairement établie. Le port d’un gant de cuir afin de protéger la main qui frappe la balle se généralise à la fin du xiiie siècle. La paume se pratique à l’origine en plein air, mais dès le xive siècle les terrains de jeu sont couverts d’un toit donnant naissance aux salles de jeu de paume, aussi appelés « tripots ».
Première mention d’une raquette pour jouer au jeu de paume en 1505 qui se jouait précédemment à main nue ou ganté de cuir. Le battoir, raquette pleine en bois, était apparu au siècle précédent. La raquette, à la différence du battoir, possède un cordage en chanvre ou en boyau. Le xvie siècle qui s’ouvre sur cette innovation est l’âge d’or du jeu de paume en France. La pratique à main nue perdure, certains matches opposant même les tenants des deux écoles, des quatre même :
main nue
main gantée
battoir
raquette
En 1610, les paumiers se constituent en corporation. Les abus du raz-de-marée de la paume en France se devaient d’être corrigés. Certains paumiers peu scrupuleux bourraient en effet leurs éteufs de pierres provoquant des accidents, parfois mortels ; le frère de Montaigne décède ainsi. De nombreuses salles sont fermées tandis qu’une réglementation stricte (c’est le principe même d’une corporation) encadre désormais la production des éteufs et des raquettes.

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